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L’hypothèse d’Eric Rondepierre chez Publie.net

By herwannperrin · On 3 novembre, 2009


Eric Rondepierre vient ici surprendre le lecteur avec un livre quelque peu énigmatique, il s'agit d'art, contemporain s'il peut en être aujourd'hui et à lire les quelques critiques on peut se sentir en décalage et ne pas être en phase avec leur approche qui semble pourtant juste, vraie, surtout celle d'arnaud Maisetti reprise ici in extenso: « Qu'est ce qui demeure dans une image quand on la prive de mouvement ? Et qu'on la garde, ainsi déplacée dans l'immobile d'une page, récit coupé du monde ? Qu'on la regarde enfin, et qu'on l'écrive, dans l'espace manquant entre le film et ce qui lui donnerait sens ? Le travail de Rondepierre, en décapant les formes mortes du film, prélève et travaille l'image du cinéma non comme une image prélevée seulement, mais manquante : manque du film autour, manque de l'image qui pourrait achever le film (le mettre à mort).


L'Hypothèse que propose Rondepierre à la collection Portfolio de publie.net (et c'est pour nous marque de confiance et d'encouragement que nous fait l'artiste en confiant ce travail à cette jeune collection) est traversée fulgurante à la fois d'un travail personnel entrepris depuis près de vingt ans, et traversée diffuse de ce qu'on aimerait nommer histoire(s) du cinéma, si le titre n'avait pas déjà été celui utilisé il y a quelques années par Godard. Traversée non pas latérale, mais en profondeur, dans les entrailles de ce qui fait l'image et défait le récit cinématographique : le montage, la ligne, le mouvement. Traversée non de son histoire, mais des histoires que dépose chaque image d'un film qui dirait l'histoire même de l'origine de l'image. Traversée de chaque image, fouillée, éventrée, creusée d'autres images sans doute, dans l'excédent apporté de la griffure ou de l'exposition : creuset multiple des morts et des renaissances qui peuplent l'image.

Sur un espace court et puissamment dominé, ce que l'artiste traverse également, c'est son propre regard devant l'image cinématographique, et c'est l'écriture qui en retour recueille ce regard pour l'écrire littéralement, déterminer ce qui, entre le regard et l'image manque aussi. Si on a voulu que cette collection joue l'articulation d'un travail plastique et d'un travail d'écriture, Eric Rondepierre travaille précisément la plasticité de l'écriture dans les réseaux secrets constitués entre chaque page, et l'écriture de l'image dans ce qu'elle peut raconter, isolément.

L'hypothèse d'un manque à partir de laquelle se construit cette traversée est le levier quasi-hypnotique qui conduit autant l'écriture que la lecture : ce qui manque, c'est toujours ce qui achèverait le tout ; le film qui manque, c'est celui qui reste à faire, celui qui donnera sens à ceux qui ont été faits, celui qui achèvera l'origine autant que la fin. L'hypothèse : et si ce manque était toujours ce mouvement qui donne naissance à l'image, et si la traversée (de l'écriture, de la lecture) était ce geste au-devant du manque pour le maintenir à l'état de manque, c'est-à-dire finalement, d'appel ? Évocation trouble et mouvante, peut-être, de ce que disait René Char lorsqu'il écrivait « Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir »



Enfin, faut-il pour lire cette ?uvre être dans les mêmes dispositions et voir dans celle-ci uniquement un travail de mémoire ou de manque sur l'?uvre d'Eric Rondepierre, plus qu'une réflexion sur ce travail il y a dans ces écrits, ces paroles une interrogation qui vaut pour tout un chacun, une sorte de réflexion sur l'Image au sens large et à son mode d'expression, de vie, de trépas dans ce monde qui nous entoure, un sentiment que ces lignes ne s'adressent finalement qu'à nous lecteur qui par delà l'?uvre ou les références à son travail présenté parle à l'Homme à travers une série d'emboîtements complexes qui nous amène à une réflexion sur l'Image en tant que telle.


« Car le film est fait d'images, mieux : il est
image, mais une image qui a renoncé à exister
individuellement, qui a renoncé aux fureurs
létales du temps, à sa propre mort et à sa
résurrection.
« 

En tout cas, quelle que soit l'aproche choisie et l'angle de vue privilégié ici, il est indéniable qu'il y a un certain inérêt, pour ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas de se frotter aux ?uvres et écrits d'Eric Rondepierre, j'ai toujours apprécié sa série Loupe dont il présente, d'ailleurs quelques unes des ces photographies. Mais cela a été aussi l'occasion de découvrir un autre pan de son ?uvre en déambulant sur son site internet après la lecture de L'Hypothèse du film chez Publie.net (petite parenthèse, je trouve cela assez fascinant de commencer à envisager et voir ce que sera le monde de l'édition et de la lecture demain quelque soit le modèle qui sera mis en place ; déjà des stratégies de libraire et d'éditeur voient le jour pour proposer un ensemble de corpus assez intéressant?)

« Une couleur indécise, une transition un peu
sèche, le reste d'un collage mal dissimulé, enfin
l'évocation d'un non-sens en devenir : je sais
que l'image s'en rit, et je l'apprécie pour cette
raison.
« 

Donc pour revenir a ce livre de poésie/textes et d'images, vous pouvez amplement découpler la lecture de l'un de l'autre ; cela ne s'exclut pas forcément mais cela reste indépendant, c'est quelque peu normal, cela n'a pas été, au départ, créé pour cela. Enfin, ce n'est pas une fin en soi non plus, je vous le concède mais quand même?

« Comme il est sûr que le film ne renferme rien
d'autre que des illusions de vie, cette image
pourrait inexister, enclos dans une vitreuse
bulle de vie qui n'a aucune forme en laquelle
consister
« .

En tout cas, c’est l’occasion de découvrir, redécouvrir l’oeuvre de ce grand monsieur qu’est Eric Rondepierre
 et puis également, de regarder d’un peu plus près Publie.net et sa collection Art & portfolio (entre autres). Vous pouvez d’ailleurs avoir une idée du texte proposée en visionnant une partie de celui-ci sur Calameo; le livre est disponible au format électronique pour la modique somme de 5,5? alors essayez de voir un peu plus loin et plongez-vous dans cette vision poétique d’Eric Rondepierre et de son Hypothèse

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